mardi 27 avril 2010

Mystical Magical Memorable

(En écoutant Ithu Varai - Goa soundtrack)

C’est le slogan d’une petite boutique sur la route vers le campus, l’exagération à l’indienne. Je me l’approprie pour définir mon séjour de 4 mois ici qui prend fin. MYSTICAL MAGICAL MEMORABLE. Je n’arrive pas à y croire…

Mais pas n’importe quelle fin ! Mes prières à Shiva, Ganesh et Krishna (Hare Hare Krishna) de pouvoir profiter un peu plus de mon Inde du Sud se sont exaucées. Un petit nuage volcanique et mon vol annulé. Après la galère pour trouver un moyen de rentrer, j’ai eu une semaine en bonus pour retrouver mon campus encore plus paisible que d’habitude car presque vide. Les fleurs jaunes à ma fenêtre sont tombées, il ya des mangues dans la cour. On m’avait mis dans une chambre de garçon la première nuit. La cleaning lady du block que j’adore a fait un mini scandale au hostel office pour j’ai une chambre de fille ! Running, bronzette, boulimie de masala dosa, grape juice, butter nan, romali roti, raita…et un peu de mémoire. Tout ça dans une ambiance nouvelle de pré mousson avec un four ambiant à midi puis grosse pluie en fin de journée. Retrouver les regards, le hochement de tête, les rickshaws, les rues de Bangalore, les corbeaux…





Alors que j’étais en train de me prévoir un petit passage à la mer avant de partir, Sriram me propose de l’accompagner à un mariage à Chennai ! Reprendre le train de nuit, ponctualité de rigueur, tsai le matin, enfants à croquer sur les couchettes du côté. « Tu n’imagines pas la chaleur de Chennai », me dit Raghav. En effet je n’imaginais pas. 35° + 86% d’humidité. Je n’ai pas vu grand-chose de la ville mais les ballades en voiture m’ont donné l’impression d’une ville calme, très agréable, assez verte, hyper étendue et avec des plages immenses ! Mais maillot interdit.
Chennai est la quatrième ville d'Inde. Elle se compare beaucoup à Bangalore. Elle est fière contrairement à Bangalore d'avoir conservé des industries (automobile, textile entre autres) à côté du boom IT.





J’ai demandé mille fois aux garçons comment je devais m’habiller pour le mariage – réception le soir, mariage le lendemain matin - … pas de réponse claire. Résultat:le legging était trop court, le haut pas assez fancy… Course pour trouver de quoi mettre le soir. Puis pendant que d’autres se préparent, Raghav m’amène à la plage hyper animée de nuit, assez obscure pour que les couples se cachent, et un de mes talons de pacotille se casse ! Galère pour casser l’autre. On arrive enfin au mariage assez élégant mais toujours aussi kistch. La réception consiste à ce que chacun prenne une photo avec le couple sur la scène. On s’assoit sur des chaises, au son de très bonne musique traditionnelle (+ un Mickael Jackson, allez savoir pourquoi…), et on attend son tour pour monter se faire photographier. Les filles d’un côté, les garçons de l’autre. Le pauvre couple, ils avaient l’air trop blasé. Deux écrans géants retransmettaient chaque mouvement de leurs visages ! L’attrait essentiel de la soirée réside bien sûr dans le dîner… On nettoie sa feuille de bananier et c’est parti ! Mais un autre évènement bien plus important avait lieu ce soir là : la finale du tournoi national de cricket : Mumbai contre Chennai ! On part voir le match à l’hôtel. Je m’endors direct et je me réveille pour voir Chennai lever la coupe de la victoire.



Le lendemain matin avait lieu le mariage. Le couple sur la scène, entouré d’une vingtaine de prêtres qui n’arrêtaient dans leur mettre d’immenses guirlandes de fleurs sur les épaules. Une cérémonie très traditionnelle, avec une succession de choses à faire et à dire qui ne dépend pas seulement de la caste mais des sous-castes : se mettre les fleurs, tourner autour d’un feu, se lancer des noix de coco (si si), dire des prières… Début à 4h du matin dans un temple, fin à 13h dans la salle. On pouvait lire la fatigue sur leurs visages. Par contre, la coiffure de la mariée était magnifique, des fleurs et des bijoux tout le long de sa longue tresse. Sriram et son ami rigolaient bien en voyant leur ami dans cet état et ne s’imaginent pas du tout faire çà à leur tour le jour de leur mariage…une génération qui veut faire évoluer les choses mais il est extrêmement dur d’échapper à la pression de la famille et de la société. Et pour vos enfants ? « Mes enfants feront ce qu’ils veulent ! »








C'était génial de refaire une dernière immersion dans la société indienne grâce à mes potes sans qui tout ce séjour n'aurait été qu'un simple voyage.Mais maintenant c'est encore plus dur de partir...

Il faut l'accepter, c'est la fin de ce voyage et donc la fin de ce blog. GRAND MERCI à ceux qui m'ont lue. C'était un vrai plaisir de tenir ce blog. J'espère qu'il y en aura d'autres...peut-être un bientôt depuis la Colombie.

"Are you Indian madame?" No..."You look Indian! Father? Mother?" Punjabi?" No..."What is your name?"Leila..."Leila? Hindi name! Leila Majnoun"!

MYSTICAL MAGICAL MEMORABLE

vendredi 16 avril 2010

Happy Nepalese New 2067 Year !

D’aventure en mésaventure, le Népal est vraiment un pays spécial !

Les nuits de Kathmandou ou plutôt les soirées car ici tout ferme a minuit et vu qu’il n’y a pas grand-chose à faire en ville et qu’on n’a pas le budget ni l’esprit et la forme du randonneur, les soirées commencent tôt. Au moins le quartier de Thamel et la vieille ville on les a parcourus dans tous les sens mais il me surprend encore et toujours. Un mélange dans les rues artificielles de femmes en sari, en panjabi, en tenue sewar, des minettes et des minets méga fashion, des enfants plus magnifiques les uns que les autres, les hommes avec leur chapeau aux couleurs pastels…La religion se vit différemment ici, il ya des lieux de prière partout, a chaque coin de rue, une pierre à même le sol peut faire l’objet d’offrande, toutes les cours des maisons ont une statut d’une divinité, parfois toute petite, au milieu et les bindis sont énormes et en relief, comme avec de la pâte séchée. Et la présence de l’alcool, bien plus forte qu’en Inde me semble-t-il.



On a décidé de profiter de l’esprit festif du quartier touristique. Soirées jazz, reggae, clubbing et la plus insolite électro où népalais chics, roots, pseudo spirituels, vieux, jeunes dansaient unis par la consommation de drogue…



Mais le Népal c’est surtout la nature et les trekkings !

Mésaventure 1 : on rencontre un guide freelance qui nous aide à trouver l’hôtel. On décide de partir avec lui en trek mais à partir de ce moment là les choses bizarres commencent..enfin pas tout à fait il avait les yeux bien rouges depuis le début. Il changeait les infos du trek tous les jours, nous a demandé de l’argent en avance pour les permis…le jour J il ne se pointe pas à l’heure. Après deux heures d’attente, coups de fil et une mystérieuse histoire d’une sœur malade on décide de laisser tomber. Crise de pleurs du guide…Bref on trouve une agence correcte qui nous propose un service fiable et encore moins cher. Ok. On part enfin en trekking, le plus simple.

Premier jour : 18km de marche dans la montagne dont 15 de pente raide et la moitié avec une brûlure acide dans le ventre. On a souffert. Par contre, à ma grande surprise, ce chemin pourtant si emprunté est resté bien préserver. On traverse des mini villages avec des enfants partout et des personnes qui ont l’air encore plus âgé que la montagne ! La nature était très chouette. Déjeuner local délicieux riz lentilles pommes de terre. Première nuit dans un village, Chisapani, fait pour les randonneurs/ 3 hôtels, une ambiance de montagne.



Deuxième jour : 22km de marche sous le soleil ardent dans la montagne, avec des papillons tout le long. Nuit à Nagarkot. On discute un peu plus avec notre guide. Il nous dit qu’il a un budget à dépenser pour nous et pas plus. Ce budget pour les 3 jours pour nous 3 et le guide est de 3500 roupies. Nous avons payé 15000 roupies…Lui n’a pas de chambre et il nous semble qu’il ne mange pas le soir. Il s’ouvre un peu plus et nous dit que d’habitude il va dans de meilleurs hôtels mais que le boss s’était dit que 3 étudiantes naïves pouvaient se contenter de moins…

Troisième jour : réveil à 4h du mat pour voir le lever du soleil. Même le climat a décidé de nous arnaquer, la brume cachait tout ! Là bas ; derrière la brume, il a l’Everest ! Ah…Puis direction Bhaktapur…en bus ! Bhaktapur a la plus belle vieille ville du Népal (d’où un prix d’entrée excessif). Nous avons fêté le Nouvel An Népalais, l’an 2067, là bas, sous l’orage !



Au moins on a bien rigolé ! Mais tout cela me laisse un avis bien mitigé sur ce pays que j’ai vraiment du mal à cerner.

jeudi 8 avril 2010

Bouddha is crazy

Etape une : Atteindre Kathmandou

24h de trajet de Varanasi à Kathmandou. Une partie indienne au summum de son folklorique avec un train de nuit avec 2h de retard, 2 couchettes pour 3 de prévu mais toujours quelqu’un d’aimable pour aider et on a donc réussi à avoir une troisième couchette. Pendant l’attente sur le quai on a rencontré une famille coréenne avec un enfant de dix ans (!), un turque et un couple espagnol qui traversaient aussi la frontière. Arrivée matinale à Goratkpur . Négociation mémorable où chaque pays y allait de sa méthode et de ses exigences. On termine par décider de prendre le bus public. «Available seats, come, come ! » et hop les bagages sur le toit et nous trois entassées à l’avant du bus, presque la tête sur le pare-brise, avec presque plus d’eau et le pauvre petit coréen qui arrivait pas à dormir. Arrivée à Sunauli, à la frontière. Bye bye à l’Inde dans une ambiance désagréable d’arnaques pour touristes.

Népal nous voici. Le plan était d’aller à Lumbini, pas trop loin de la frontière mais ça semblait être un bordel monstre. En plus pas de choix, ils restaient quelques taxis/bus qui devaient partir vite car après c’est le tour des camions et une grève est annoncée pour le lendemain. On retrouve nos compères coréens et turque et c’est parti pour 8h de bus dans le paysage népalais étonnant. Des très beaux cours d’eau dans la montagne, des villages à l’indienne et d’autres beaucoup plus de montagne. Trajet avec comme fond sonore tous les meilleurs morceaux de musique punjabi ! Les premiers nouveaux visages apparaissent…beaucoup me rappellent les Philippines !

Kathmandou enfin en pleine nuit. Première rencontre avec la jeunesse de la capitale. Des jeunes, tous petits, avec les yeux plein de malice, d’alcool ou de fumette, jeans et coupes de cheveux fashion. Notre hôtel se situe dans le quartier de Thamel. Choc ! De la musique à fond, des filles sexy, de l’alcool, des « you want marijuana », des resorts et des restaurants partout. Mais attention ce n’est pas une station touristique tout confort : pas d’électricité. Kathmandou souffre de grosses coupures. Il n’y a pas d’électricité près de la moitié de la journée et les horaires changent chaque jour. Du coup si pas d’électricité le soir, bougies sur les tables et cuisine au feu de bois, sauf méga générateur ! Et pas de réseau téléphonique non plus.







Etape 2 : Essayer de comprendre

Après le choc, l’exploration. Les Népalais ont les traits doux et fins. Il ya des enfants partout absolument à croquer, tous. Et des petits vieux tellement fripés, tantôt en sari, tantôt en habit de montagnes. On retrouve quelques repères indiens (divinités hindoues, masala tea et bindi – mais beaucoup plus en relief !). Mais les temples ressemblent aux temples chinois et la jeunesse et les règles sociales sont bien plus libérées. Ici à 16 ans on a un copain, une copine, on l’affiche. Les filles ressemblent aux minettes japonaises, les garçons sont fashion, les femmes de tout âge sont très maquillées, on fume plus.

Capitale d’un petit pays, c’est vraiment un mélange étrange et perturbant notamment qui veut tirer un maximum d’argent du tourisme des occidentaux roots et sportifs.
Et bien sûr découverte du bouddhisme et des stupas, les lieux de prière des bouddhistes. On en a visité trois aux alentours de la ville. Après demain trek de trois jours (n’exagérons rien, promenade dans la nature).

Voilà un mois que je suis partie de Bangalore. Le Népal fait une bonne transition entre l’Inde et le retour.

mercredi 31 mars 2010

U.P!

Il pleut à Agra !

Le premier ciel gris du voyage couvrait le Taj Mahal ! Ce fameux Taj Mahal.
Je m’imaginais le Taj Mahal au milieu de nulle part, un peu excentré, comme les palais en hauteur. Je m’attendais à des rues pleines de boutiques touristiques. Rien de tout ça. Des rues sans animation, particulièrement moches (et pourtant je trouve facilement du charme au bordel indien), et le Taj Mahal au milieu d’un quartier de la ville, entouré de pauvreté, comme un mirage. On ne dirait vraiment qu’on se trouve dans THE spot touristique du pays.




Après le Taj, le must see est le fort d’Agra. Bien que loin de la magie des palais du Rajasthan, il est remarquable pour : ses cours intérieurs inattendus, des histoires d’harem aux 3000 femmes et surtout son laïcisme. En effet, les empereurs moghols pour se faire aimer de tous ont toujours pris soin de n’oublier aucune religion. Les façades ont donc toujours un signe musulman (les arabesques), hindou (les motifs), juif (l’étoile) et chrétien (la croix). De même, il faisait en sorte d’avoir des épouses officielles de religions différentes.



Il y a un réel problème dans la distribution des revenus du tourisme. Comment se fait-il que les régions du Rajasthan et de l’Uttar Pradesh (où se trouvent Agra et Varanasi) fassent partie des régions les plus pauvres ? Où est-ce dû à l’exode rural vers ces zones ?

Direction Varanasi ! J’avais trop hâte de retrouver un peu de l’ambiance de Haridwar.
Je pense que les matinées dans le train sont un de mes moments préférés en Inde, peut-être même le préféré. Je ne pouvais pas quitter l’Inde sans manger dans un train, j’avais entendu que c’était une expérience à ne pas rater. Et en effet c’est très sympa. J’ai eu droit à du riz, des légumes épicés en sauce, des lentilles et des chapatis bien fins comme ceux du Sud.

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Varanasi, aurevoir Mama Ganga

En sortant de la gare on traverse une ville bien moderne. On se demande bien où peut se cacher la ville spirituelle. Mais elle est là. Les ghats, ces escaliers qui donnent sur le fleuve, sont bien là, complètement dépareillés les uns aux autres. La vieille ville n’a pas vraiment d’intérêt mais si on y regarde d’un peu près des petits temples se cachent un peu partout et puis chaque bâtiment est vraiment différent l’un de l’autre ! On a fait la traditionnelle balade en bateau pour assister à la cérémonie du soir et mettre notre bougie fleurie sur l’eau. Malheureusement, les nuées de moustiques kamikazes qui nous entouraient ont un peu gâché la beauté du moment.

Ville de yoga où les touristes baba roots viennent y passer des semaines. Bonheur pour moi de retrouver un peu de yoga, on est allé tester. Séance de yoga matinale sur l’esplanade d’un petit temple. On a croisé une femme française de 65 ans environ rayonnante dans son sari rose qui est là depuis 20 ans pour le yoga et la musique classique !

Ah oui et rencontre mystique avec le gérant de l’hôtel qui a un don. Il est capable de lire en vous, de voir votre énergie, vos chakras. Et c’était vraiment troublant car il m’a dit beaucoup de choses vraies et personnelles et transmettait vraiment de l’énergie. Il faut le voir pour le croire.

Nous avons décidé de ne pas partir à Calcutta, on n’a pas assez de temps. Du coup direction le Népal ce soir.
Du coup ce matin réveil à 5h pour faire ma dernière ballade spirituelle au bord du Gange à regarder les croyants prenant leur bain. J’ai un nœud dans le ventre et dans le cœur à l’idée de partir. C’est super dur. Mais Sriram, mon buddy, m’a solennellement annoncé que j’étais désormais indienne.

Mais une nouvelle aventure s’annonce, pleine de bouddhas et ceux qui me connaissent savent combien j’aime les bouddhas.

dimanche 28 mars 2010

Rajasthan part 2 : Jodhpur, Udaipur, Pushkar

Jodhpur ou la vespa bleue

Comme le disait très justement un couple américain (très âgé, comment font-ils pour voyager en Inde ?!), le lonely planet décrit très mal Jodhpur, ce qui fait que de nombreux toursites décident de zapper cette ville sur leur chemin. Quelle erreur !!
Je pensais qu’après Jaisalmer ce serait dur de ne pas être déçue. Et bien la magie était là de nouveau avec les « wouawou ! » « c’est magnifique ! ».
Jodhpur, c’est un palais des 1001 nuits (oui encore ! mais comme dans les 1001 nuits chaque histoire est différente et se ressemble) en haut d’une colline entourée de remparts qui font l’illusion d’une simple forteresse moyenâgeuse. Palais de générations de maharaja. Il y a toujours un maharaja de Jodhpur, qui oeuvre pour la conservation et la promotion de ce patrimoine. J’aimerais raconter tout ce que l’excellent audio guide m’a appris ! Une sélection : les maharajas avaient l’âme romantique, il y avait 16 éléments de préparation d’une femme (maquillage, onguents, bijoux, tissus) avant l’amour, on fumait l’opium et la chicha.

Mais Jodhpur c’est surtout les maisons bleues au bas de la colline. Pourquoi bleu ? Couleur qui apaise et qui éloigne les moustiques ! De haut on ne voit que du bleu, partout. Mais quand on se ballade dans le labyrinthe des rues, les maisons bleues ont l’entrée et les fenêtres vertes et alternent avec des maisons dans les tons jaune, marron, bordeaux. Les rues sont étroites et il faut valser entre vaches et motos. Pleins pleins de vespas qui donnent un côté rétro.

Je repars de Jodhpur avec du safran, du thé masala et du heena sur les pieds pour me sentir un peu plus indienne. Et puis cela m’a permis de rencontrer Bobby, une femme qui se bat pour ses droits. Elle reçoit chez elle pour du heena et des massages. Elle vient d’un village près de Jaisalmer. Elle a refusé de se marier à 14 ans, elle a choisi l’homme qu’elle voulait épouser et elle s’est battue pour travailler. On juge mal les femmes qui travaillent, surtout celles qui fréquentent des touristes occidentales dans leur travail. Elle était curieuse : « vous les femmes vous pouvez arrêter une relation ? même une relation où vous avez eu des relations sexuelles ? ». Elle m’a expliqué que les femmes se couvrent la tête et le visage en marque de respect à des personnes qu’elles connaissent comme le beau-père, le beau-frère, des cousins…et à leurs amis. Mais pas besoin de se couvrir devant un inconnu. Tout à fait différent de l’islam.Pour tous ceux qui prévoient de passer à Jodhpur, passez voir Bobby.





Udaipur survendue

On nous dit que la route Jodhpur-Udaipur vaut la peine d’être vue et qu’il faut donc préférer le bus. On n’a pas eu le choix puisque pas de train. Et en effet, à peine sorti de la ville, on change complètement de paysage, on tombe sur des plaines sèches parsemées de petits arbustes qui me rappellent les routes du Sénégal ! Le long de la route, des hommes en blanc avec des turbans rose ou orange pastel. Dans la deuxième moitié du trajet, on prend de la hauteur et on change encore de paysage : « à part les singes occasionnels, on se croirait en Grèce » me dit Nelly.

Quelle déception ! C’est une ville survendue qui est très loin de Jodhpur et Jaisalmer en termes de préservation du patrimoine, d’unicité architecturale, de charme et de magie. Chose improbable, on n’a quasiment pas pris de photos. Ville très touristique où tous les restaurants proposent, contrairement aux autres villes, plats indien, chinois, italien, israélien, continental… Bien sûr le Lac Palace est très beau, on rêve d’y passer une nuit de prince et princesse.

Un moment magique tout de même. Vraiment magique. On est entré dans un petit temple, un groupe de femmes était assis par terre, elles chantaient, et une femme en sari rouge dansait. On s’est assis et elle m’a proposé de la rejoindre pour danser. Et au milieu de ces femmes on a dansé, je suivais ces mouvements de pieds, de mains et des hanches. C’était transcendant. Il parit que danser dans un temple fait vivre longtemps !

Du coup, changement de programme. Au lieu de rester 3 nuits, on réduit à une. Direction Pushkar qui nous fait une pause dans la route pour Agra. Après Agra, Varanasi. Et les jours gagnés nous permettent d’aller à Calcutta.
Je n’ai pas envie de quitter l’Inde.

Pushkar teste notre courage

Il faut une première à tout, on a testé les bus sleepers pour aller d’Udaipur à Pushkar. Horrible. En fait la hauteur amplifie les mouvements de la voiture. J’avais la nausée tout le temps. Le chauffeur nous assure que Pushkar est le terminus. A 4h du matin, ils nous réveillent un peu brusquement pour nous dire de nous préparer à descendre. Le bus filait à toute vitesse !! Et au beau milieu de la route, un panneau indique notre hôtel, le bus s’arrête on descend, nuit noire. On part à la recherche de notre hôtel dans la ville vide, pas très rassurées. On ne trouvait pas du tout, en plus des chiens commençaient à nous suivre et à s’approcher pas très gentiment. Personne. Et cerise sur le gâteau je marche dans une bouse de vache. Génial. Un homme passe. On le supplie de nous aider, d’autres apparaissent, jusqu’à un jeune, au nom de Shiva, venu du ciel qui nous amène à notre hôtel. Ouf !

Pushkar, c’est un lac vide, une rue commerçante pour touristes, un nombre saugrenu de roots, de jolis ghats et un des deux seuls temples dédiés à Brahma en Inde.

a nous le Taj Mahal!

mercredi 24 mars 2010

Rajasthan part 1 : Delhi, Jaipur, Jaisalmer

Delhi, Nelly

New Delhi n’a aucun charme. Deux quartiers qui méritent le détour : la musulmane Old Delhi où se trouve la décevante plus grande mosquée d’Inde, et les Market Chic du Sud destinés à une classe aisée et aux expatriés aux chouettes cafés et boutiques.
Côté ouvert sur la route, les bazaars de la vielle ville sont situés au rez de chaussée de vieux bâtiments en décrépitude mais dont on voit encore quelques façades et balcons travaillés. L’intérieur des bazaars est étonnamment étroit, ça donne une ambiance encore plus spéciale, d’un côté on est plus imprégné de l’autre côté c’est plus difficile de flâner. Bazaar des bijoux, des décors de mariage, des lettres et enveloppes, des étoffes et saris, des fruits secs…

Pour ce qui est des monuments, deux endroits magiques : Hanumans’Tumb et Qutb Minar. Deux mini cités royales dans la ville, chacune d’une époque différente. Toutes deux dans un jardin paisible où le bruit de la ville disparaît. On se croirait en Syrie ou en Turquie








On m’avait prévenu. Les Indiens sont différents dans le nord. Oh que oui ! Beaucoup moins d’amabilité et de douceur. Ici on est habitué aux touristes, au business.

Jaipur, première étape du Rajasthan

On m’a dit beaucoup de bien d’Udaipur, on m’a dit qu’il ne fallait pas rater Jaisalmer mais rien sur Jaipur. Et pourtant Jaipur vaut bien le détour malgré l’agressivité commerciale de la ville.

Sur la route, en bus, de Delhi à Jaipur, on croisait des villages qui auraient tout à fait pu être syriens ou jordaniens. Les fameuses tenues colorées des femmes du Rajasthan apparaissent. Surtout du rouge, du rose et du jaune vif et ça brille ! Ce n’est pas un sari traditionnel. Elles portent un sari dont le tissu recouvre la tête ou une jupe et un haut qui dévoile moins le ventre et ce long foulard qui couvre la tête sans être attaché et descend jusqu’aux mollets.

Arrivées dans une guest house trop jolie, Devi Niwas, une maison tenue par une grande famille, avec une cour intérieure hyper apaisante.

Tout l’intérêt de la ville se situe dans la vieille ville rose. L’architecture est complètement arabe. Certaines façades annoncent des mosquées et dès qu’on monte les marches, on se rend compte qu’il s’agit d’un temple hindou ! Les bâtiments vieillis ont gardé une splendeur, le travail de dentelle des balcons est parfois intact. La vieille ville est faîte de bazaars et de monuments à visiter. Le plus marquant d’entre eux est le Palais des vents, Hawa Mahal. Un petit bijou de palais, une fantaisie architecturale comme dit le Lonely. La façade rose est composée de douzaines de petites fenêtres multicolores, qui ont chacune des mini volets en bois, qui font penser à la porte d’Alice au Pays des Merveilles. Ces fenêtres, sur plusieurs étages, permettaient aux femmes du harem de regarder la rue sans être vues.
Puis les bazaars. Jaipur présentée comme la ville du shopping du Rajasthan, pour ses bijoux, pierres précieuse et tissus. Les comportements commerciaux les plus agressifs depuis que je suis en Inde. Il n’y a aucune aide désintéressée. C’est bien dommage car ça déteint sur l’ambiance de l’endroit.





Je ne suis plus qu’un Indienne pour les Indiens, je suis Indienne du Punjabi ! ça se précise !

Jaisalmer, la cité dorée dans le désert

Inratable ! Moment le plus fort depuis Haridwar. Deuxième ville coupée du monde avec une identité si forte et différente. Après un voyage en train avec des petits cafards et le sable qui couvrait déjà toutes les affaires, le fort de Jaisalmer apparaît dans le désert du Rejasthan. De dehors, rien de particulier mais à lintérieur, on se demande si c’est réel. Imaginez une cité entière de façades dorées sculptées comme de la dentelle, avec des balcons et des toits-terrasses, avec des portes qui cachent des cours intérieurs avec des balcons intérieurs tout aussi élégants. Les plus belles maisons sont des Haveli, des demeures traditionnelles richement ornées. A l’entrée de ce fort conçu pour être imprenable,conserver de la fraîcheur, récupérer chaque rare goutte de pluie, le palais du Maharaja digne des 1001 nuits et plus loin des temples jaïns (le jaïnisme est une branche de l’hindouisme qui recherche la pureté absolue-extrême de l’âme)dont les toits en cônes rappellent des temples cambodgiens. On criait des « wouawou » à chaque coin de rue.

C’est aussi là que j’ai vécu un moment très choquant et perturbant. Une jolie petite fille en t shirt, toute sale, nous voit. Elle va chercher son pantalon, le met. Montre nos appareils photos et avec une petite mine trop mimi, nous demande de la prendre en photo. Elle pose en souriant. Elle a 3 ans maximum. Juste après la photo, son visage se transforme. « roupies ! » nous demande-t-elle. La maman sort, appuie la demande de la mère. J’essaie de parler à la fille. Elle n’écoute rien. Je lui donne un billet de 5 roupies. Elle le trouve trop moche et demande à le changer. 3 ans.
Tous les enfants que nous croisons, ne viennent pas demander de l’argent, ils demandent une certaine somme d’argent, ils touchent les affaires, et si on ne donne pas ils se fâchent. C’est très perturbant.

Enfin, Jaisalmer c’est l’attrape touristes des safari dans le désert. Bilan mitigé : visites en jeep de quelques sites inintéressantes et pas mises en valeur, trop cher pour ce que c’est, on était toujours proche d’une route, une troupe de musique à la Club Med mais super expérience de monter sur un chameau et de le diriger soi-même pendant quelques heures, des guides authentiques qui chantent et rigolent tout le temps (‘Leila Majnoun’ ‘Are you ok ? Everything possible. Why not ?’ ‘No woman, no cry’ ‘ No curry no hurry ‘), le ciel étoilé, la silhouette des chameaux qui marchent dans la nuit et le lever du soleil. On a des courbatures terribles de la montée de chameaux. Trop mal.







On voit des endroits magiques mais les Indiens du Sud, avec leurs têtes qui dansent gaiement, me manquent.

mardi 16 mars 2010

Kumbh Mela 2010

Wouawou !

Départ très tôt de Delhi, je monte dans le bus de 6h30 qui était sur le point de partir. 8h de trajet ! J’en pouvais plus, entre une femme inerte et un homme de la carrure de mon père qui s’endormait sur moi. A chaque situation son ange gardien. Un super aimable homme tout vête d’orange pastel, religieux de profession, a engagé la discussion et m’a dès lors considérée comme son invité. C’était le seul à parler anglais du bus. Il m’a offert à manger et du coup toute la troupe de ses amis aussi ! En fin de journée il m’a appelée pour être sûre que tout allait bien.
Haridwar ! Plusieurs millions de personnes annoncés pour Kumbh Mela, qui a lieu ici, une des sept villes saintes, tous les 12 ans ! Inratable ! On m’a mis mille fois en garde d’y aller seule à cause de la foule. Heureusement j’ai une amie d’ami sur place qui peut m’aider en cas de besoin.

Des gens qui affluent sans cesse, bagages sur la tête, toutes les couleurs, tous les tenus de pèlerins. Il ya les pèlerins en orange, magnifiques, qui ont même un ashram orange pour eux. On ne s’est plus où porter son regard, c’est impossible de tout absorber. La moyenne d’âge est âgée, les femmes se voilent la tête avec le tissu du sari, parfois couvrant entièrement le visage. Le long du Gange (et c’est long !), on se baigne, on fait sa lessive dans des sortes de bac. Sur la berge occidentale, parallèle au fleuve, il y a une rue commerçante hyper animée avec principalement des bijoux, des vêtements et des couvertures en laine, de l’argenterie et des stands de nourriture appétissants. Et puis il y a les ashrams. Je ne m’attendais pas du tout à cela. Le seul ashram que j’avais vu était celui de Pondichéry qui était très sobre et simple. Ici c’est les mille et une nuits ! Derrière une grande porte taillée et une façade colorée et très travaillée, aux courbes musulmanes, une cour, souvent du carrelage au sol et tout autour sur plusieurs étages les espaces pour dormir. Des pépites !

Enfin, j’arrive au Ghat de Har-Ki-Pari, là où Vishnu aurait fait tomber un nectar céleste et où le sol aurait épousé l’empreinte de son pied. La foule commence à s’asseoir. Certains se baignent, d’autres attendent déjà la cérémonie du soir, ganga aarti, je décide de faire une offrande tant que la foule est encore gérable. Le vendeur me fait réciter une prière, Mama Ganga ! On ne peut détacher ses yeux de cette foule multicolore. Les femmes d’un certain âge sont vraiment désagréables. L’heure de la cérémonie approche, il n’y a bientôt plus une seule place ! Les policiers sont là pour contrôler les flux. Des agents passent parmi les pèlerins récupérer des dons en échange d’un reçu. Des haut-parleurs donnent des instructions et récitent des prières. Les chants commencent, les lumières s’allument. Le temps s’arrête. Puis le Gange se pare de ces bougies fleuries flottantes. Magique.




Le lendemain je décide de partir à Rishikesh censé être à 1h de bus. 3h et 3 transports pour y arriver. On m’a dit beaucoup de bien de cette ville. De ce que j’en ai vu et ressenti, c’est un peu l’Auroville du Nord. Une station très nature et yoga qui plaît aux Occidentaux mais qui a beaucoup moins de charme historique et de chaleur qu’Haridwar.

Le 15 mars, une des 4 grandes dates de Kumbh Mela. Réveil à 5h du mat et c’était déjà trop tard. Beaucoup étaient déjà trempés et d’autres se pressaient avec leur petit récipient vide à la main qui permettra de ramener de l’eau sacrée chez soi. Les chemins habituels étaient tous bloqués. Des policiers sur la défensive et la foule compacte. On marche, on marche. J’arrive enfin sur les ghats mais impossible d’accéder au ghat principal fermé au public. Chacun avec sa famille se baigne, accomplit les rituels, mange un petit truc et s’en va ! En fait, pas besoin de guide spirituel. L’eau sacrée du Gange en ce jour suffit. Et en moins de deux, sac sur la tête direction la gare routière ou ferroviaire. Je pars prendre le bus. L’horreur. 10 kms à pied, un rickshaw et une crise de nerfs pour trouver enfin le bus pour Delhi.


On voit rien mais c'est pour prouver que j'y etais!


J’arrivais en observatrice, j’ai le sentiment d’avoir accompli le pèlerinage.