mardi 29 décembre 2009

Pondicherry, havre de paix

(article écrit en écoutant Inna en boucle)

Pondicherry, c'est mon premier voyage et en plus seule en Inde et comme on me l'avait bien dit, aucun souci! Transports pas de problèmes, on peut demander à être assise à côté d'une femme. Le bus aller était une curiosité car au dessus des sièges il y avait des mini couchettes avec des rideaux. Ils éteignent la lumière tout de suite donc tout le monde dort jusqu'à l'arrivée. Pause pipi folklorique qui m'a rappelé les Philippines.

Pondi, ce n'est pas vraiment l'Inde. C'est tout petit, c'est calme et tranquille. Elle a conservé les couleurs claires des maisons coloniales et la fraicheur des maisons tamul qui ont une cour à l'intérieur et une terrasse sur le toit couverte. Les petites ruelles ont des noms français. Le fameux lycée français de Pondicherry qui passait le bac en premier. Beaucoup d'ocidentaux, habillés local, qui viennent y trouver dépaysement sans trop de turbulences. Le bord de mer n'est pas terrible mais la mer est là, derrière la statue tout aussi calme de Gandhi, et surtout les Indiens sont là en famille ou entre amis, avec toujours autant de couleurs.








Pondi c'est une ville spirituelle avec les ashrams et Auroville. Sri Aurobindo a développé au début du XXè siècle une nouvelle philosophie sprirituelle basée entre autres sur la pratique du yoga. Sa mère "the mother" en a fait un business. Les ashrams accueillent ceux qui veulent adhérer à cette philosophie, pour celà ils doivent suivre des règles de vie très strictes. J'ai rencontré à l'entrée de la cantine du ashram un australien qui vit dans l'ashram depuis 35 ans! Quand il est arrivé, il a fait pendant 2 ans la vaisselle pour être considéré comme membre. Ce n'est que depuis peu qu'il se consacre à des arts plastiques. Je n'ai pas vraiment compris ce qui l'avait amené ici. Tout comme les Occidentaux vivant à Auroville que j'ai visité avec d'autres étudiants de l'IIM.



Situé à une dizaine de kilomètres de Pondicherry, ce projet de ville universelle intrigue et suscite la méfiance. Il ya un visitor center où on nous montre une brève vidéo qui n'explique pas grand chose, les espaces de vie restent cachés si on ne fait pas soi-même la démarche de forcer les portes. J'ai eu la chance de rencontrer pendant le déjeuner (dans une sublime maison tamul) une femme française qui vient 5 mois par an travailler pour des associations. Il semble que personne n'arrive à se faire une idée claire sur ces organisations. Deux choses étonnantes : la compassion est proscrite, les ashrams détruisent des maisons traditionnelles pour s'implanter.
En tout cas c'était super de discuter avec ces personnes qui m'ont accordé beaucoup de temps.
Qui dit spiritualié dit quand même visite d'un temple et mon premier bindi tout rouge sur le front!


Pondi c'est la revanche des moustiques. Les moustiques sont sournois, j'ai baissé ma vigilance dans le calme et l'humidité de Pondi, moustiques 3 Leila 0

Pondi enfin, c'est le premier shopping (des petites sandales), découvrir qu'il y des granadillas en dehors de la Colombie et zapper sur les chaines indiennes. J'ai tellement rigolé toute seule dans ma chambre que je me suis dit que je devais partager ça alors petit quizz sur la télé indienne : Saurez vous matcher image et titre?

1. Le top 5 des boys band les plus sexys
2. On peut voir ça à la télé en Inde?!
3. Tape 8022 pour connaître ton destin
4. Slumdog millionnaire La suite
5. MTV dance
6. Sport plus









Binetôt les photos sur facebook

vendredi 25 décembre 2009

Noël c'est la rentrée!

(article en écoutant My Man (Mezzanine de l'Alcazar Remix) de Billie Holliday, Rooney Whene did you heart go missing, Da Hype de Junior Jack...)

Oulala voilà ce qui se passe quand on perd le rythme je n'ai pas écrit ces deux derniers jours et maintenant que de choses à raconter! Les journées sont denses et pleines de belles surprises.

Par où commencer...

Mercredi des étudiants indiens chargés des étudiants étrangers nous ont proposé d'aller visiter un temple de Bangalore. Katrin, Pierre et moi avons donc suivi Ram, Giri et Sriram au temple d'Iskcon. Mon premier temple. Un temple dédié à Khrishna, moderne puisque construit il y a quelques dizaines d'années par un prêtre qui a réuni autour de lui pas mal de fidèles occidentaux. Pour y aller, 2 heures de route (c'est à 8 km du centre ville...). Je commencer à comprendre le rapport temps/distance ici. Pour entrer dans le temple, on laisse son appareil photo à l'entrée et ses chaussures. On est pieds nus toute la visite, on est tous pareil quand on rentre dans le temple qu'on ait assez d'argent ou non pour s'acheter des chaussures, on marche tous sur les mêmes pas...ou presque car les fortunés peuvent se payer le luxe de contourner la foule en payant une petite somme. Le temple est bien sûr gratuit autrement. Mercredi 18h du soir et pas mal de monde par rapport à ce qu'on est habitué à voir dans nos pays déspiritualisés. 2 petits temples tout d'abord puis le grand. Bien sûr sans nos amis indiens on aurait tout perdu de la visite! Ils nous ont tout expliqué, du moins quand ils le savaient car la nouvelle génération qui s'éloigne de la tradition c'est aussi en Inde. Un seul d'entre eux Giri écoutait les histoires de sa grand-mère, les deux autres ont grandi avec la télé. Dans le grand temple, le prêtre nous a fait touché un plat rempli de jasmins, plat qu'il a ensuite utilisé pour faire des prières sur une statue de Krishna. Il jouait ainsi le rôle d'intermédiaire entre nous et Krishna. Parmi tout ce qu'on nous a expliqué : pourquoi Krishna a la peau bleue dans les peintures (cela m'intriguait depuis longtemps)? Parce que en tuant un serpent à plusieurs têtes, Krishna a quand même été mordu et c'est le venin dans son sang qui l'a rendu bleu.
Après nous sommes passés d'une salle à l'autre alternant souvenirs (la religion fait du business c'est bien connu)et nourriture. Ils servent à tout le monde un plat destiné aux plus pauvres quand il ya du monde.


Ensuite nous sommes partis diner dans un super restaurant indien et nous avons pu continuer à découvrir nos nouveaux amis : leurs parcours, leurs projets de vie, le rapport avec les filles bien sûr. Les mariages arrangés continuent d'être la norme. Enfin, "les parents proposent des filles et on dit oui ou non"."Si j'amène une non-indienne à la maison, on me renie". Je ne sais pas si c'était déjà le cas de la génération précédente mais ces jeunes ont vraiment une double vie : celle en famille et celle au campus avec leurs potes. Ensuite ballade dans une rue animée de Bangalore où j'ai goûté ça (bizarre mais très bon) :




Campus que j'aime de plus en plus

Jeudi, la rentrée des classes! Professeurs en sari dont on voit le ventre, on tape sur la table au lieu d'applaudir quand quelqu'un dit une bonne réponse ou dit quelquechose de marrant, des salles hyper technologiques avec des professeurs qui portent des mini micro et des écrans où on fait cours avec des étudiants de Chennai. Le top : mon cours de Créativité dans les arts et les sciences où j'écoute de la musique indienne et regarde des passages de Bollywood. Les professeurs français ici seraient aux anges, plus besoin de préparer de cours ou de slides, les Indiens posent tellement de questions que l'heure et demi ne suffit pas! C'est très intéressant de voir à quel point on valorise des comportements différents.

Christmas! Personne ne fête Noël ici mais la contamination commerciale a opéré et cela donne des choses aussi insolites que des lumières de Noël dans la rue ou encore un vendeur de bonnets de Noël entre les rickshaws. On s'est fait un diner entre nous avec un "chapi chapo" : on a tous acheté un mini cadeau et on les a distribués au hasard. Deux amis indiens sont venus et ont joué les Santa.


(avec mon cadeau, un lion, et Alex, un étudiant allemand qui a mon âge et qui est marié!)

Puis party au D block. je fais jouer la concurrence entre G et D block. Nous avons festoyé jusqu'à 3h du mat et, mesdemoiselles, mesdames et messieurs, les premiers jumps indiens ont été réalisés dans le campus de IIMB!(bientôt sur vos écrans) C'est jour férié ici mais pas l'IIMB. L'administration est fermée mais nous travaillons et idem pour le 1er janvier!



Joeyx Noël à tous! J'espère que vous avez passé de bonnes fêtes avec vos familles.

Demain soir départ pour Pondicherry où je retrouve 4 autres étudiants. Je suis en plein screening des entrepreneurs sociaux en Inde que je pourrais aller voir. L'Inde n'est pas le pays de l'entrepreneuriat social pour rien, il y en a tellement! Dès que je termine de lire un blog j'en découvre un autre encore plus intéressant. Je voudrais pouvoir allier rencontre d'entrepreneurs sociaux et de beaux projets avec mes voyages et mon mémoire. Sachant que j'ai deux mois devant moi et des cours, c'est pas gagné mais on verra bien ce qui peut se faire. Il ya déjà de très bons web reportages, j'aimerais trouver un autre angle d'analyse...

"Krishna Laila", la magie de Krishna (m'a-t-on dit!)

mardi 22 décembre 2009

This is how we party!

(article écrit en écoutant de la funk et 2PAC)

Hier soir, nous étions conviés à une soirée au block G, the party block. Sur un coin de balcon (ici tous les bâtiments sont ouverts, les couloirs sont en fait des balcons, on se sent vraiment dans la nature), un ordi et des boissons. Dès que la musique a commencé, les indiens, mais surtout les IT men, nous ont montré comment on maîtrise le dancefloor ici. Tout le monde se déhanche, mouvements ondulés ou cassés à la Thriller. Ils inventent des chorées sur le tas, qui feraient rougir les chorées de nos chers BDE. Ils nous ont appris certains mouvements clés (la motocyclette et changer l'ampoule). "Il faut se lacher, il faut devenir fou!" C'était vraiment génial. Vivement la prochaine!
La danse ils l'ont dans la peau, ne serait-ce que par le mouvement de leur tête pour dire oui, non, peut-être, merci, à bientôt, d'accord, je voudrais du thé (non je rigole mais presque!). C'est le même mouvement de tête que celui des danseurs de samba! Au début c'est étrange mais après on s'y habitue et c'est même très sympathique.

En parlant de danse et de musique, Pierre, autre étudiant en accord, de l'ESSEC, a eu une idée que je ne peux garder pour moi. Il se trouve qu'il a adoré le lipdub de la Chine...il veut donc qu'on fasse un lipdub avec nos nouveaux amis! Nouveau challenge!

Je suis fascinée par la chevelure des Indiens. En fait ils ont des cheveux assez épais j'ai l'impression que les cheveux tiennent tous les types de coupe. Du coup, j'ai vu du mexican style avec la moustache, du elvis presley, du chalala!

L'Inde c'est souvent synonyme pour les voyageurs de 'J'ai perdu 10 kilos en un mois'. Alors là pas du tout! On mange hyper bien à l'intérieur et à l'extérieur du campus. Les quantités sont très généreuses, il ya plein de pains différents, toujours des plats en sauce. Je commence à m'habituer au niveau de brulûre du palais :)
On mange ici au campus dans d'immenses plats en métal où on mélange tout, c'est très convivial.

J'ai eu mon premier group meeting aujourd'hui. Les étudiants de mon groupe voulaient poser des questions au professeur sur notre présentation de jeudi (pas de répis). Disons que nous n'avons pas du tout le même rapport aux professeurs. Il est clair que les étudiants ici prennent leur note de participation à coeur et cherchent à être remarqués par le professeur!

Moustique 0 Leila 1

lundi 21 décembre 2009

Pimp my rickshaw

(article écrit en écoutant le sublime Ethna de Klement Bonnelli, Mezzanine de l'Alcazar & Michael Jackson)

Journée bien remplie! et qui dit journée remplie dit que ça va bien!

Paperasse administrative le matin qui m'a fait parcourir ce beau campus, sous un ciel nuageux malheureusement mais ne soyons pas trop exigeant.




En fait Bangalore n'a pas seulement un micro climat c'est une ville à part en Inde, comme tous le disent ici. A part par son calme relatif (le sommum étant ce campus), on est loin de l'Inde aggressive si souvent décrite, c'est le bordel dans la rue certes mais pas plus qu'ailleurs. Les gens sont adorables. J'aimerais mettre des reliefs à mes mots ou des sons car quand je dis adorables c'est vrai. ça fait un jour que je suis là et on le sent déjà dès qu'on se retrouve dans la rue. Les français que j'ai rencontrés entre hier et aujourd'hui et qui rentrent pour les fêtes sont profondément tristes de partir et de quitter cette gentillesse indienne de la rue. Tout le monde me dit "tu vas voir leila, tu voudras plus partir..." nous verrons bien! Mais ça donne déjà un sentiment de sérénité, de confiance de savoir que les gens autour de toi sont bienveillants...to be continued! Bangalore est aussi à part par les nombreuses religions qui y cohabitent. Apparemment ce n'est pas comme ça partout. Il ya des mosquées et des temples un peu partout et pas mal de personnes portant une croix, des voiles de tous les genres et des bindi (le point sur le front...et oui c'est ça!) de toutes les formes. Il faut que j'apprenne ce que veut dire chaque type de bindi...challenge accepted ;)





Je passe complètement inaperçue! C'est cool! Les indiens me demandent si j'ai des origines indiennes. Comme quoi Liban et Colombie, ça donne l'Inde! comme quoi je devais venir ici.
Cet aprem passage au supermarché qui a passé toutes les chansons de Noël du monde...jusqu'à Gloria en latin! c'était tellement hors contexte, j'avais presque oublié que ce sont les fêtes. Supermarché d'ailleurs où on ne pouvait pas retourner en arrière dans les rayons, si on va à l'étage pas moyen de redescendre, faut payer et redescendre...ça m'a pris 10 minutes pour comprendre, je repassai sans cesse dans les rayons, les gens commençaient à me prendre pour une folle je crois.
Ah et j'ai retrouvé un de mes petits hobbies des Philippines, listez des emplois fictifs. Nous retrouvons ici la personne dans l'ascenseur qui appuie sur les boutons et la personne qui signe les tickets de caisse.
Enfin, le bonheur de retrouver les rickshaw. J'adore. Mes poumons certainement un peu moins mais j'adore.




Mon bonheur :

dimanche 20 décembre 2009

Arrivee

Me voila a Bangalore...dans le campus de IIMB, campus tout vide vu que c'est dimanche.Et c'est pas facile de debarquer dans le vide mais quelques lueurs d'espoir tout de meme quand en allant voir le batiment avec les belles chambres (ou il n'y a plus de place pour moi) j'entends au loin la douce melodie de "sexy bitch"(si si) ou encore de la bonne techno douce digne de Venue.

Le campus ressemble un peu a un vestige inca, des pierres couvertes de plantes, sans couleur ni decoration.

Quelques constats assez simples, mais la c'est du vecu, les plats sont tres tres epices et j'ai du mal a comprendre tout ce qu'on me dit. Et telle une ecole d'ingenieur, il n'y a que des mecs!

Ce n'est pas vraiment evident de passer aussi brusquement de l'ambiance fusionelle de Paris/ESCP a l'aventure roots et solitaire (pour l'instant! Enorme pensee pour l'equipe Philippines) . Pour ce que j'ai vu des alentours de Bangalore dans le taxi, pas de grand choc, un peu de Dakar et des Philippines et tout le reste a decouvrir!

Ah! fresh news : je vais boire un verre a bangalore avec Pierre Carlier tout a l'heure!

A tres vite pour des chroniques plus indiennes et moins leila

(j'ameliore le blog des que possible)