mardi 27 avril 2010

Mystical Magical Memorable

(En écoutant Ithu Varai - Goa soundtrack)

C’est le slogan d’une petite boutique sur la route vers le campus, l’exagération à l’indienne. Je me l’approprie pour définir mon séjour de 4 mois ici qui prend fin. MYSTICAL MAGICAL MEMORABLE. Je n’arrive pas à y croire…

Mais pas n’importe quelle fin ! Mes prières à Shiva, Ganesh et Krishna (Hare Hare Krishna) de pouvoir profiter un peu plus de mon Inde du Sud se sont exaucées. Un petit nuage volcanique et mon vol annulé. Après la galère pour trouver un moyen de rentrer, j’ai eu une semaine en bonus pour retrouver mon campus encore plus paisible que d’habitude car presque vide. Les fleurs jaunes à ma fenêtre sont tombées, il ya des mangues dans la cour. On m’avait mis dans une chambre de garçon la première nuit. La cleaning lady du block que j’adore a fait un mini scandale au hostel office pour j’ai une chambre de fille ! Running, bronzette, boulimie de masala dosa, grape juice, butter nan, romali roti, raita…et un peu de mémoire. Tout ça dans une ambiance nouvelle de pré mousson avec un four ambiant à midi puis grosse pluie en fin de journée. Retrouver les regards, le hochement de tête, les rickshaws, les rues de Bangalore, les corbeaux…





Alors que j’étais en train de me prévoir un petit passage à la mer avant de partir, Sriram me propose de l’accompagner à un mariage à Chennai ! Reprendre le train de nuit, ponctualité de rigueur, tsai le matin, enfants à croquer sur les couchettes du côté. « Tu n’imagines pas la chaleur de Chennai », me dit Raghav. En effet je n’imaginais pas. 35° + 86% d’humidité. Je n’ai pas vu grand-chose de la ville mais les ballades en voiture m’ont donné l’impression d’une ville calme, très agréable, assez verte, hyper étendue et avec des plages immenses ! Mais maillot interdit.
Chennai est la quatrième ville d'Inde. Elle se compare beaucoup à Bangalore. Elle est fière contrairement à Bangalore d'avoir conservé des industries (automobile, textile entre autres) à côté du boom IT.





J’ai demandé mille fois aux garçons comment je devais m’habiller pour le mariage – réception le soir, mariage le lendemain matin - … pas de réponse claire. Résultat:le legging était trop court, le haut pas assez fancy… Course pour trouver de quoi mettre le soir. Puis pendant que d’autres se préparent, Raghav m’amène à la plage hyper animée de nuit, assez obscure pour que les couples se cachent, et un de mes talons de pacotille se casse ! Galère pour casser l’autre. On arrive enfin au mariage assez élégant mais toujours aussi kistch. La réception consiste à ce que chacun prenne une photo avec le couple sur la scène. On s’assoit sur des chaises, au son de très bonne musique traditionnelle (+ un Mickael Jackson, allez savoir pourquoi…), et on attend son tour pour monter se faire photographier. Les filles d’un côté, les garçons de l’autre. Le pauvre couple, ils avaient l’air trop blasé. Deux écrans géants retransmettaient chaque mouvement de leurs visages ! L’attrait essentiel de la soirée réside bien sûr dans le dîner… On nettoie sa feuille de bananier et c’est parti ! Mais un autre évènement bien plus important avait lieu ce soir là : la finale du tournoi national de cricket : Mumbai contre Chennai ! On part voir le match à l’hôtel. Je m’endors direct et je me réveille pour voir Chennai lever la coupe de la victoire.



Le lendemain matin avait lieu le mariage. Le couple sur la scène, entouré d’une vingtaine de prêtres qui n’arrêtaient dans leur mettre d’immenses guirlandes de fleurs sur les épaules. Une cérémonie très traditionnelle, avec une succession de choses à faire et à dire qui ne dépend pas seulement de la caste mais des sous-castes : se mettre les fleurs, tourner autour d’un feu, se lancer des noix de coco (si si), dire des prières… Début à 4h du matin dans un temple, fin à 13h dans la salle. On pouvait lire la fatigue sur leurs visages. Par contre, la coiffure de la mariée était magnifique, des fleurs et des bijoux tout le long de sa longue tresse. Sriram et son ami rigolaient bien en voyant leur ami dans cet état et ne s’imaginent pas du tout faire çà à leur tour le jour de leur mariage…une génération qui veut faire évoluer les choses mais il est extrêmement dur d’échapper à la pression de la famille et de la société. Et pour vos enfants ? « Mes enfants feront ce qu’ils veulent ! »








C'était génial de refaire une dernière immersion dans la société indienne grâce à mes potes sans qui tout ce séjour n'aurait été qu'un simple voyage.Mais maintenant c'est encore plus dur de partir...

Il faut l'accepter, c'est la fin de ce voyage et donc la fin de ce blog. GRAND MERCI à ceux qui m'ont lue. C'était un vrai plaisir de tenir ce blog. J'espère qu'il y en aura d'autres...peut-être un bientôt depuis la Colombie.

"Are you Indian madame?" No..."You look Indian! Father? Mother?" Punjabi?" No..."What is your name?"Leila..."Leila? Hindi name! Leila Majnoun"!

MYSTICAL MAGICAL MEMORABLE

vendredi 16 avril 2010

Happy Nepalese New 2067 Year !

D’aventure en mésaventure, le Népal est vraiment un pays spécial !

Les nuits de Kathmandou ou plutôt les soirées car ici tout ferme a minuit et vu qu’il n’y a pas grand-chose à faire en ville et qu’on n’a pas le budget ni l’esprit et la forme du randonneur, les soirées commencent tôt. Au moins le quartier de Thamel et la vieille ville on les a parcourus dans tous les sens mais il me surprend encore et toujours. Un mélange dans les rues artificielles de femmes en sari, en panjabi, en tenue sewar, des minettes et des minets méga fashion, des enfants plus magnifiques les uns que les autres, les hommes avec leur chapeau aux couleurs pastels…La religion se vit différemment ici, il ya des lieux de prière partout, a chaque coin de rue, une pierre à même le sol peut faire l’objet d’offrande, toutes les cours des maisons ont une statut d’une divinité, parfois toute petite, au milieu et les bindis sont énormes et en relief, comme avec de la pâte séchée. Et la présence de l’alcool, bien plus forte qu’en Inde me semble-t-il.



On a décidé de profiter de l’esprit festif du quartier touristique. Soirées jazz, reggae, clubbing et la plus insolite électro où népalais chics, roots, pseudo spirituels, vieux, jeunes dansaient unis par la consommation de drogue…



Mais le Népal c’est surtout la nature et les trekkings !

Mésaventure 1 : on rencontre un guide freelance qui nous aide à trouver l’hôtel. On décide de partir avec lui en trek mais à partir de ce moment là les choses bizarres commencent..enfin pas tout à fait il avait les yeux bien rouges depuis le début. Il changeait les infos du trek tous les jours, nous a demandé de l’argent en avance pour les permis…le jour J il ne se pointe pas à l’heure. Après deux heures d’attente, coups de fil et une mystérieuse histoire d’une sœur malade on décide de laisser tomber. Crise de pleurs du guide…Bref on trouve une agence correcte qui nous propose un service fiable et encore moins cher. Ok. On part enfin en trekking, le plus simple.

Premier jour : 18km de marche dans la montagne dont 15 de pente raide et la moitié avec une brûlure acide dans le ventre. On a souffert. Par contre, à ma grande surprise, ce chemin pourtant si emprunté est resté bien préserver. On traverse des mini villages avec des enfants partout et des personnes qui ont l’air encore plus âgé que la montagne ! La nature était très chouette. Déjeuner local délicieux riz lentilles pommes de terre. Première nuit dans un village, Chisapani, fait pour les randonneurs/ 3 hôtels, une ambiance de montagne.



Deuxième jour : 22km de marche sous le soleil ardent dans la montagne, avec des papillons tout le long. Nuit à Nagarkot. On discute un peu plus avec notre guide. Il nous dit qu’il a un budget à dépenser pour nous et pas plus. Ce budget pour les 3 jours pour nous 3 et le guide est de 3500 roupies. Nous avons payé 15000 roupies…Lui n’a pas de chambre et il nous semble qu’il ne mange pas le soir. Il s’ouvre un peu plus et nous dit que d’habitude il va dans de meilleurs hôtels mais que le boss s’était dit que 3 étudiantes naïves pouvaient se contenter de moins…

Troisième jour : réveil à 4h du mat pour voir le lever du soleil. Même le climat a décidé de nous arnaquer, la brume cachait tout ! Là bas ; derrière la brume, il a l’Everest ! Ah…Puis direction Bhaktapur…en bus ! Bhaktapur a la plus belle vieille ville du Népal (d’où un prix d’entrée excessif). Nous avons fêté le Nouvel An Népalais, l’an 2067, là bas, sous l’orage !



Au moins on a bien rigolé ! Mais tout cela me laisse un avis bien mitigé sur ce pays que j’ai vraiment du mal à cerner.

jeudi 8 avril 2010

Bouddha is crazy

Etape une : Atteindre Kathmandou

24h de trajet de Varanasi à Kathmandou. Une partie indienne au summum de son folklorique avec un train de nuit avec 2h de retard, 2 couchettes pour 3 de prévu mais toujours quelqu’un d’aimable pour aider et on a donc réussi à avoir une troisième couchette. Pendant l’attente sur le quai on a rencontré une famille coréenne avec un enfant de dix ans (!), un turque et un couple espagnol qui traversaient aussi la frontière. Arrivée matinale à Goratkpur . Négociation mémorable où chaque pays y allait de sa méthode et de ses exigences. On termine par décider de prendre le bus public. «Available seats, come, come ! » et hop les bagages sur le toit et nous trois entassées à l’avant du bus, presque la tête sur le pare-brise, avec presque plus d’eau et le pauvre petit coréen qui arrivait pas à dormir. Arrivée à Sunauli, à la frontière. Bye bye à l’Inde dans une ambiance désagréable d’arnaques pour touristes.

Népal nous voici. Le plan était d’aller à Lumbini, pas trop loin de la frontière mais ça semblait être un bordel monstre. En plus pas de choix, ils restaient quelques taxis/bus qui devaient partir vite car après c’est le tour des camions et une grève est annoncée pour le lendemain. On retrouve nos compères coréens et turque et c’est parti pour 8h de bus dans le paysage népalais étonnant. Des très beaux cours d’eau dans la montagne, des villages à l’indienne et d’autres beaucoup plus de montagne. Trajet avec comme fond sonore tous les meilleurs morceaux de musique punjabi ! Les premiers nouveaux visages apparaissent…beaucoup me rappellent les Philippines !

Kathmandou enfin en pleine nuit. Première rencontre avec la jeunesse de la capitale. Des jeunes, tous petits, avec les yeux plein de malice, d’alcool ou de fumette, jeans et coupes de cheveux fashion. Notre hôtel se situe dans le quartier de Thamel. Choc ! De la musique à fond, des filles sexy, de l’alcool, des « you want marijuana », des resorts et des restaurants partout. Mais attention ce n’est pas une station touristique tout confort : pas d’électricité. Kathmandou souffre de grosses coupures. Il n’y a pas d’électricité près de la moitié de la journée et les horaires changent chaque jour. Du coup si pas d’électricité le soir, bougies sur les tables et cuisine au feu de bois, sauf méga générateur ! Et pas de réseau téléphonique non plus.







Etape 2 : Essayer de comprendre

Après le choc, l’exploration. Les Népalais ont les traits doux et fins. Il ya des enfants partout absolument à croquer, tous. Et des petits vieux tellement fripés, tantôt en sari, tantôt en habit de montagnes. On retrouve quelques repères indiens (divinités hindoues, masala tea et bindi – mais beaucoup plus en relief !). Mais les temples ressemblent aux temples chinois et la jeunesse et les règles sociales sont bien plus libérées. Ici à 16 ans on a un copain, une copine, on l’affiche. Les filles ressemblent aux minettes japonaises, les garçons sont fashion, les femmes de tout âge sont très maquillées, on fume plus.

Capitale d’un petit pays, c’est vraiment un mélange étrange et perturbant notamment qui veut tirer un maximum d’argent du tourisme des occidentaux roots et sportifs.
Et bien sûr découverte du bouddhisme et des stupas, les lieux de prière des bouddhistes. On en a visité trois aux alentours de la ville. Après demain trek de trois jours (n’exagérons rien, promenade dans la nature).

Voilà un mois que je suis partie de Bangalore. Le Népal fait une bonne transition entre l’Inde et le retour.